Néphrite interstitielle aiguë : à propos de 122 cas - 17/09/20
Résumé |
Introduction |
Les néphrites interstitielles aiguës (NIA) forment un groupe hétérogène de maladies rénales, liées par des caractéristiques histologiques communes. Historiquement infectieuse, la NIA est aujourd’hui principalement secondaire à la prise de médicaments.
Description |
Nous avons colligé les cas de NIA sur rein natif, prouvés histologiquement, observés dans un service de néphrologie sur une période de 10 ans.
Méthodes |
Il s’agit d’une analyse rétrospective.
Résultats |
Cent vingt-deux cas, dont 59 femmes, ont été analysés, d’âge médian 59 ans, correspondant à 5,4 % des biopsies de rein natif effectuées dans notre centre sur la période de l’étude. La NTIA était due à un médicament (37 % des cas), à une maladie auto-immune (25 %), à une infection (14 %), à une hyperoxalurie (10 %) ou était idiopathique (14 %). La plupart des patients étaient peu symptomatiques au moment du diagnostic et seuls 36 % avaient une leucocyturie aseptique. L’insuffisance rénale était souvent sévère, la créatininémie médiane au diagnostic était de 356μmol/L et 15 % des patients ont nécessité une épuration extrarénale en urgence. La récupération, parfois partielle, était souvent observée, spontanément ou suite à la mise en place d’une corticothérapie, donnée chez près de 70 % des patients de cette cohorte. Le DFG médian à M12 était de 45mL/min/1,73 m2. La présence de granulome (28 %) n’était pas spécifique d’une cause auto-immune. Nous n’avons pas mis en évidence de bénéfice clair de la corticothérapie, en particulier pour les NIA immunoallergiques. En analyse univariée, les facteurs prédictifs de la récupération complète étaient une créatininémie au diagnostic<300μmol/L, la présence d’une fibrose interstitielle<50 % et l’absence d’hypertension artérielle, sans qu’aucun ne soit significatif en analyse multivariée, possiblement du fait d’un manque de puissance.
Conclusion |
La NIA est une cause non négligeable d’insuffisance rénale aiguë, souvent nue, dont la prise en charge optimale est encore aujourd’hui discutée, en l’absence d’étude prospective contrôlée sur l’utilité de la corticothérapie.
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Vol 16 - N° 5
P. 291 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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